“Changer, c’est d’abord changer de point de vue.”
~ Jean-Bertrand Pontalis.

L’étude FOURIER vient de démontrer que l’utilisation d’un anti-PCSK9 permet de réduire le risque d’événements cardiovasculaires majeurs en prévention cardiovasculaire secondaire chez des patients dont le LDL initial était en moyenne à 0,90 g/L sous un traitement par statine.

Si ce résultat s’exprime relativement simplement, cette étude suscite néanmoins de nombreuses réflexions dont certaines, pure coïncidence électorale, sont relatives aux modèles sociétaux que pourraient souhaiter les citoyens dans leur pluralité d’avis, de jugements et de pratiques. Dans ce billet, nous proposons quelques réflexions autour de trois notions relatives à cette étude : les anticorps monoclonaux en thérapeutique, l’hypothèse lipidique et, enfin, la pratique après FOURIER.

Les anticorps monoclonaux en thérapeutique

Si le thème de la première réflexion proposée peut paraître éloigné des préoccupations du clinicien, de fait, il pourrait être au cœur d’une pratique de la médecine, dans son sens le plus large, d’aujourd’hui et de demain.

Ainsi, la molécule évaluée dans l’étude FOURIER, l’évolocumab, est un anticorps monoclonal humanisé et ce simple terme porte en lui-même plusieurs symboles :

•  l’histoire du développement d’un tel type de molécule (voir l’article “Les anticorps monoclonaux en cardiologie : quelques notions de base” dans cette revue) ;
• la possibilité, grâce à ce type de molécule et dès lors qu’une cible thérapeutique est individualisée chez l’homme, de disposer – et ce plus rapidement qu’avec les voies de la chimie traditionnelle – d’un outil pouvant modifier le fonctionnement de cette cible et, par conséquent, de la possibilité d’accéder relativement rapidement à un développement clinique pour évaluer le bien-fondé d’une hypothèse thérapeutique ;
• le coût élevé de la technologie utilisée pour mettre au point de telles molécules, qui repose donc sur un modèle entrepreneurial (certains diront plutôt un modèle financier), pour le développeur (certains diront l’actionnariat de l’entreprise),[...]

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